En longeant ces champs tout en marchant à côté de nos vélos, en raison du sentier rocailleux, on ne peut que se questionner sur les auteurs de ces sculptures en forme de sourire. Je soupçonne les pèlerins d’avoir voulu laisser une trace de leur passage, possiblement au moment où ils devaient s’arrêter pour guérir leurs blessures aux pieds. Peu importe l’origine de ce phénomène, ce clin d’œil donne un cachet sympathique et réconfortant.
Nous arrivons en milieu d’après-midi à notre auberge à Belorado. Ambiance chaleureuse et réconfortante. Nous avons même du temps et de l’espace pour étendre notre lessive. Quel bonheur ! Avec notre système de corde à linge improvisé, nous pourrons repartir à neuf demain matin, en espérant que le tout sèche rapidement. Ajoutons à cela, la possibilité de partager en soirée un repas du pèlerin à 10 € incluant le vin à volonté. Je crois que nous avons exagéré de ce côté, alors que nous étions surtout assoiffées. Cela a eu pour résultat de perturber ma nuit avec le retour des ronflements de ma complice. Sylvie avait pris l’habitude de dormir avec plusieurs oreillers, se retrouvant pour ainsi dire en position assise, et cette méthode fonctionnait. Au moment où j’ai entendu ce ronflement de moteur qui réapparaissait, je ne savais plus de quelle façon réagir. J’ai réveillé Sylvie, mais la pauvre se trouvait déjà en bonne posture, je ne pouvais quand même pas l’accrocher dans l’armoire et refermer la porte. Le lendemain, elle a avancé l’hypothèse voulant que le vin ait précipité une rechute et qu’elle n’avait qu’à faire attention à sa consommation pour la suite. Je me suis alors investie du rôle de police de proximité qui veille à la juste mesure, évidemment cette vigie ne me concerne d’aucune façon.