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Montréal à Saint-Jean-Pied-de-Port

Lorsque l’on prend l’avion, l’enregistrement des bagages peut représenter un moment de tension en raison du contrôle de la conformité aux règles. Cette étape est certainement une source de nervosité au moment où l’on circule dans l’aéroport avec une large boîte de carton de près de deux mètres dans laquelle se trouve son vélo. C’est donc avec frénésie et appréhension que Sylvie et moi nous sommes dirigées à la section « Bagages hors dimension » de l’aéroport Montréal-Trudeau. Nous avions bien pris soin de respecter les mesures permises par la compagnie d’aviation afin que les bicyclettes puissent être transportées en soute sans problème. Il s’est avéré que la boîte de Sylvie dépassait de trois centimètres la largeur prévue et les deux préposés ne pouvaient la mettre dans l’appareil de sécurité. Premier stress ici. Il faut savoir qu’à partir de maintenant notre vélo fait partie intégrante de notre identité et que nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux. Heureusement, le problème s’est résolu en ouvrant la boîte précieusement empaquetée par Sylvie pour permettre à l’agent d’effectuer la vérification d’usage. On nous a par la suite aidées à refermer le tout avec un ruban arborant le sigle de la sécurité. Sylvie s’est finalement retrouvée avec un emballage nettement plus solide et mieux ficelé que le mien. Cela m’a rendue jalouse.

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Notre vol entre Montréal et Bordeaux ayant été retardé de plus d’une heure, nous avions alors moins de temps à l’arrivée pour assembler nos vélos. Le train reliant Bordeaux à St-Jean-Pied-de-Port avait déjà été réservé et il fallait absolument que nos bicyclettes puissent rouler adéquatement avant l’embarquement. Après avoir pris une navette de l’aéroport de Bordeaux jusqu’à la gare, nous avons entrepris l’activité de montage de nos vélos à l’extérieur de la station. Comme je l’appréhendais, ce fut plus long pour moi. L’exercice demandait un ordonnancement que je n’avais pas tout à fait intégré. Au moment où nous avons compris que nous devions nous diriger à la porte d’embarquement, il me restait encore les garde-boue à installer. Nous nous sommes alors précipitées, avec tous nos morceaux, vers le wagon « Espace vélo ». Ça y est, nous voilà en route pour Compostelle !

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Après un premier retard lié au vol vers Bordeaux, le train en direction de Bayonne a dû s'arrêter pour un peu plus d’une heure aux environs de Biarritz où avait lieu le G7. On avait découvert un colis suspect sur le parcours. Dans les circonstances, j’ai pu profiter de ce moment pour installer mes garde-boue qui s’avéreront plus problématiques qu’utiles comme nous le verrons. À l'instar de la plupart des pèlerins, cet incident a fait en sorte que nous avons raté le train entre Bayonne et St-Jean-Pied-de-Port. Nous avons ainsi eu un bon temps de repos imprévu à Bayonne. Dans l’attente, j’ai pris en photo nos deux vélos bien montés et je me sentais fière de me retrouver là, à vivre ce début d’aventure en toute confiance. Notez que les vélos sont appuyés puisqu'il s'avère impossible d’utiliser la béquille en raison du poids de nos bagages.   

Dans la dernière partie du voyage vers Saint-Jean-Pied-de-Port (SJPDP), nous avons fait la connaissance de quelques pèlerins, dont trois Québécoises que nous retrouverons en route. Plus on se rapprochait de SJPDP, plus l’on découvrait les Pyrénées que nous allions grimper. Les marcheurs nous prenaient en pitié avec nos vélos chargés. De notre côté, nous imaginions leurs nombreuses ampoules qui n’attendaient que le moment opportun pour se déployer. En arrivant à destination, nous nous sommes arrêtées au café pour déguster une bière, même si nous accumulions un retard de deux heures. La route s'était avérée longue depuis Montréal jusqu’à ce café. Heureusement, j’avais proposé que nous prenions une journée de pause, de transition, le lendemain de notre arrivée. Quelle belle idée que de se permettre une halte avant de s’engager sur le Camino Francés.