À un certain moment, arrêtées toutes les deux dans une côte, nous apercevons nos deux Polonaises rencontrées précédemment qui montent derrière nous avec leur vélo électrique. La première, à la silhouette menue, nous dépasse et sa semblable, beaucoup plus costaude, en fait tout autant. Lorsque cette dernière nous croise, elle se tourne vers nous et nous balance d’un ton moqueur « gnagnagna » avec un air tout souriant. Cette jeune femme en vélo électrique rit au nez de deux cyclistes dans la soixantaine à vélo hybride ! Nous encaissons courageusement le choc. Quel comportement déraisonnable dans un tel environnement.
À notre pause de la matinée, nous plaisantons sur cet épisode marquant de notre expédition. Nous imaginons spontanément quelques scénarios mettant en scènes le sabotage de la batterie de notre cycliste moqueuse. L’élaboration de ces attaques ne respecte sans doute pas l’esprit du Chemin, mais cet exercice nous permet toutefois d’évacuer notre agressivité sans grandes conséquences. Pour finir, nous revenons à la pratique de l’autodérision qui demeure notre meilleure protection contre la bêtise humaine. Après toutes ces émotions, nous reprenons l’ascension de la longue pente.