L’autre motif justifiant la décision de me lancer dans l’écriture de notre expérience est lié à une correspondance que j’ai entretenue quotidiennement avec un groupe d’amis durant le voyage. Chaque soir, pendant seize jours, je rédigeais un court texte où je décrivais mes impressions enrichies d’histoires cocasses. C’est en pédalant que je réfléchissais au thème que je partagerais et cette introspection m’aidait à tenir le coup dans les moments difficiles. Lors de nos nombreuses pauses inhérentes aux pentes du Camino, ma complice de voyage, Sylvie, et moi échangions sur les pensées qui nous habitaient et ces discussions alimentaient le message à venir. Il s’est avéré que mes amis attendaient impatiemment les chroniques de leur pèlerine sur roues. De mon côté, la rédaction de ces courriels me permettait de conclure sur le vécu de la journée et me disposait à entreprendre librement le parcours du lendemain. L’aventure terminée, certains de mes « abonnés » ont réclamé une suite à mon carnet de voyage (3).
Animée par ces deux motivations, l’une pratique et l’autre relationnelle et réflexive, je souhaite rejoindre les lecteurs intéressés par ce type d’aventure et d’autres qui s’apprêteraient à la vivre. La section des préparatifs et des propositions de trajet s’avère succincte et ne peut tenir lieu d’unique source de référence pour un cycliste qui planifie de rouler sur le Camino Francés. Ce volet présente différents itinéraires sur la base du livre mentionné précédemment, Compostelle à vélo, l’outil Google Maps et les décisions que nous avons prises en cours de route. La plus grande partie du texte est consacrée au récit de chacune des seize journées du parcours. J’y ajoute des anecdotes et des réflexions afin de rendre compte de la richesse humaine générée par le Chemin. Buen camino !